Introduction à la théorie postcoloniale
Une évidence voudrait que soit « post-colonial » tout ce qui serait postérieur à la colonisation. Selon ce point de vue, la littérature postcoloniale désignerait des littératures nationales dont l’émergence varierait en fonction de l’accession à l’indépendance des pays concernés. Soit, schématiquement, entre le XVIIIe siècle pour les plus anciens (Haïti, Libéria…) et les années 1970 pour les derniers (Mozambique, Angola, Zimbabwe). Des réalités particulières donc, sans unité apparente, hormis le passage d’un statut de territoires colonisés, à un autre d’états autonomes. La littérature post-coloniale ne serait ainsi bonne qu’à intégrer les chronologies des manuels nationaux. Mais à partir des années 1980, une part non-négligeable de la critique contesta cette vision dichotomique qui opposait dos à dos période coloniale et période post-coloniale, selon une vision erronée qui voudrait que la rupture ait été consommée pour laisser place à une nouvelle ère sans lien aucun avec ce passé. Au vocable post-colonial elle préféra celui de postcolonial que Bill Ashcroft définit alors comme : « toute culture affectée par le processus impérial depuis le moment de la colonisation jusqu’à nos jours ». Evoquant ainsi une continuité de préoccupations permettant l’extension de la notion en dehors du cadre restreint de l’histoire récente.
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- Titre : Introduction à la théorie postcoloniale - Date de publication : 12-10-2013 - Publication : Revue Silène. Centre de recherches en littérature et poétique comparées de Paris Ouest-Nanterre-La Défense - Adresse originale (URL) : http://www.revue-silene.comf/index.php?sp=liv&livre_id=174 - ISSN 2105-2816 |